Publié le 10 décembre, 2017.
Le trajet vers Baracoa à partir de Santiago de Cuba comprend certains des chemins les plus beaux de Cuba. La côte sud de la province de Guantanamo offre un paysage rocheux face au bleu profond de la mer Caraïbe, tandis que la légendaire route La Farola couronne le voyage traversant les vertes montagnes de la Sierra del Purial.
Tout au long des 250 km que vous parcourrez de Santiago à Baracoa, vous trouverez divers sites aux vues panoramiques imprenables : non seulement votre destination finale, mais le chemin même pour y parvenir vous offre une belle expérience de voyage.
Laisser Santiago derrière, s’avancer dans Guantanamo
Quelque 95 km séparent Santiago de la capitale de Guantanamo. Notre belle province est célèbre suite à la chanson « Guantanamera », de Joseíto Fernández, qui a musicalisé de beaux vers simples du grand José Martí.
Mais Guantanamo est souvent associée à l’abominable base militaire que les États-Unis ont installée sur notre territoire au début du 20ème siècle suite à des traités signés sous la coercition de la force militaire.
Une fois que vous aurez traversé la ville de Guantanamo, le chemin approche progressivement de la côte sud de la mer Caraïbe. Une flore de climat aride se déploie des deux côtés de la route : des cactacées, des arbustes et une variété de palmiers endémiques…
Les prochains 100 km après la capitale provinciale vous montreront des formes rocheuses calcaires, dont certaines sont capricieuses et marquées par des cavernes. Et, à votre main droite, lorsque vous regarderez vers le sud, vous serez captivé par l’azur immaculé des Caraïbes.
Traverser la Sierra del Purial : La Farola
Entourée de scabreuses montagnes appartenant ou massif Nipe-Sagua-Baracoa, Baracoa est demeurée isolée du reste de Cuba pendant des siècles. On ne pouvait s’y rendre que par voie maritime. Ainsi, une identité locale à la fois unique et authentiquement cubaine s’est développée.
En 1964, seulement quelques années après le triomphe de la Révolution Cubaine, la route nommée La Farola a été complétée. Considérée l’une des sept merveilles de l’ingénierie cubaine moderne, La Farola couvre une distance de quelque 60 km entre la côte sud de l’île et Baracoa.
Sur certains segments, la route semblerait flotter sur les falaises, suspendue sur des supports horizontaux greffés sur le côté des montagnes.
Des cactacées jusqu’aux conifères
La Farola commence son zigzag ascendant la Sierra del Purial peu après le village de Cajobabo, un autre site historique de haute signification. En effet, José Martí est arrivé sur Playitas de Cajobabo en mai 1895 pour se joindre aux combats pour l’Indépendance de Cuba, dont il avait orchestré l’organisation depuis l’exil.
Peu après Cajobabo, un des spectacles les plus plaisants de La Farola commence : les changements graduels d’une végétation fort diversifiée. Les cactus, les aloès et d’autres succulentes cèdent aux manguiers, aux palmiers royaux (Roystonea regia, l’arbre national de Cuba), aux arbres de guapén et à un éventail d’autres arbres à fruits.
On commence à voir également des fougères de différents types, dont des fougères arborescentes (Cyatea arborea), jusqu’à ce qu’on arrive aux zones les plus hautes ou priment les conifères locales (Pinus cubensis).
Lorsque vous arriverez à Alto de Cotilla, vous serez rendu aux segments les plus hauts de votre parcours, à quelque 600 m sur le niveau de la mer.
De la rivière Yumuri aux vues sur la vallée verte d’El Jamal
Des écoles, des cliniques médicales, des paysans et des chevaux apparaissent de temps en temps. Aussi, des femmes qui vendent des bananes, des zapotes, des ananas, des mandarines et des cucuruchos ! Les cucuruchos sont une sucrerie traditionnelle exclusive de la région de Baracoa. Ils sont faits avec de la chaire de coco rappée, du miel et un mélange de papaye, de goyave, d’orange ou autres fruits selon la saison. Ils sont emballés écologiquement dans de la fronde de palmier.
Lors de votre déplacement sur La Farola, vous remarquerez un pont sur la rivière Yumuri. Cette rivière nait dans la Sierra del Purial et elle débouche sur la côte nord de la région de Baracoa, où elle s’avance entre les hautes falaises du Canyon de Yumuri.
Laissant derrière les forêts de pins les plus hautes, vous passerez de la municipalité de Imías à celle de Baracoa. On vous souhaite la bienvenue à Baracoa en grandes lettres. Sur ce lieu, vous verrez une reproduction du Cemí, l’idole du tabac de la culture des Taïnos, trouvé dans cette région à l’extrémité est de Cuba. Les vues à partir de cet endroit sont magnifiques.
À partir d’ici, vous commencerez à descendre vers Baracoa. Vous verrez de petits courants d’eau de source glisser sur les murs rocheux. À plusieurs endroits sur la route, vous pourrez contempler la vallée fertile d’El Jamal, connue pour ses cultures variées dont le cacao biologique le plus délicieux auquel vous ayez goûté. Lorsque le temps est dégagé, on aperçoit la mer…
La Farola : une route prisée par les amateurs du cyclisme
Avec ses quelque 60 km, La Farola n’est pas une route trop longue pour les adeptes de cyclisme les plus solides. Sur ces 60 km, on monte du niveau de la mer sur la côte sud de Guantanamo jusqu’à une altitude de plus de 600 mètres, pour descendre à nouveau jusqu’à la côte nord de la province.
Il n’est pas rare de croiser des cyclistes qui s’adonnent corps et âme au défi de compléter ce parcours dans la chaleur de l’est de Cuba (« el Oriente cubano »). Mais on les voit toujours souriants et profitant du paysage et de l’environnement naturel.
Il y a plusieurs points sur la route qui se prêtent aux pauses pour se reposer et pour se ravitailler d’énergie grâce aux fruits, sucreries typiques, jus et café que les gens vendent sur le chemin.
Informations pratiques et renseignements pour votre budget
- Le trajet de Santiago de Cuba à Baracoa passant par La Farola peut se faire en autobus de la compagnie Víazul. Le voyage dure 5 heures, à peu près. Le prix du billet est de 15 USD. L’autobus fait un seul arrêt de 5 minutes à la gare de la ville de Guantanamo.
- Un taxi privé de Santiago à Baracoa coûte environ 150 USD. Si on le partage à quatre personnes, cela revient à 37.50 USD par personne, et cela vous permet de faire des arrêts sur la route à votre guise pour apprécier le paysage, l’environnement naturel et pour prendre de belles photos.
- Il y a aussi des taxis « collectifs » dont le prix est négociable, qui partent de la gare de Víazul de Santiago de Cuba. Ils peuvent coûter entre 30 et 40 USD par personne, mais ils n’offrent pas la même flexibilité pour faire des arrêts au goût du voyageur.
- Les fruits, les chocolats et les sucreries typiques que les gens vendent au long de La Farola ont des prix variables. D’habitude, 2 cucuruchos coûtent 1 USD.
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